Finale de Coupe de France : à la découverte des trois arbitres néo-aquitains

Publié le 22/07/2020

La finale de la Coupe de France opposera vendredi soir le Paris Saint-Germain à l’AS Saint Etienne. Une soirée particulière, notamment pour trois néo-aquitains qui seront sur la pelouse en qualité d’arbitres  : Amaury Delerue, au centre, et Bertrand Jouannaud et Philippe Jeanne qui l’assisteront.

Nous vous proposons ici d’en découvrir davantage sur les trois arbitres de cette finale !

Racontez-nous votre parcours dans le football (joueur puis arbitre, débuts, clubs, niveaux, évolutions)

  • Amaury Delerue : Parcours dans le football: J’ai pratiqué le football de 8 à 17 ans au sein de mon club de toujours le SA Saint Sever (Landes) où je suis toujours licencié. J’ai vite adoré le poste de gardien de but, le dernier rempart décisif, mais j’aimais aussi participer au jeu. Ayant eu la chance de participer aux sélections de jeunes du département, j’ai signé 2 ans au Stade Montois en -15 ans Nationaux (ça s’appelait comme ça à l’époque!) avant de revenir à Saint-Sever où une blessure à un bras m’a empêché de poursuivre cette carrière pas du tout prometteuse !!! Par hasard, le club m’a proposé de suivre une formation initiale d’arbitre, ce que j’ai fait sans trop savoir où je mettais les pieds. Ce n’était pas forcement facile de commencer, alors que mes potes continuaient à jouer, mais j’ai tout de suite aimé la nouveauté qui consistait à apprendre les lois du jeu après y avoir joué: une révélation! Jeune arbitre départemental en 1994, régional en 1995 et fédéral en 1996, j’ai pris goût à ce rôle où les problématiques étaient nombreuses: se présenter et s’affirmer, voir et décider, se faire respecter etc. Un enjeu de chaque week-end! Devenu arbitre sénior, j’ai dû franchir un à un les échelons régionaux puis fédéraux: DHR puis DH (les ancêtres du R2 et R1) en Aquitaine avant de rejoindre l’Ile-de-France puisque nommé enseignant d’EPS à PARIS. Viendront le N2 en 2004, le N1 en 2007, puis la découverte du football professionnel en 2009 en Ligue 2 et enfin la Ligue 1 en 2012. Sans oublier l’échelon international à partir de 2015. Je vais donc entamer en août ma 9ème saison au plus haut niveau, 26 ans après mes débuts.
  • Bertrand Jouannaud : J’ai pratiqué le football depuis l’âge de 6 ans au sein de la SJ Artigues, club au sein duquel je suis toujours licencié. J’ai joué au football au niveau départemental jusqu’en 1998 à l’âge de 17 ans. À la fin de saison 1998, mon club organisait un tournoi, il m’a alors été proposé, pour dépanner, d’arbitrer certaines rencontres. J’ai tout de suite adoré et mon président de club, Claude Dauvillier, m’a alors proposé d’intégrer la formation d’arbitre en septembre 1998. J’ai donc commencé à officer en novembre 1998 sur un match de U17 à Bègles et je n’ai dès lors plus arrêté. Je me suis spécialisé arbitre assistant en 2005 puis j’ai obtenu l’écusson fédéral en 2010. Je suis arbitre assistant en Ligue 1 depuis 2014 et international de 2016 à 2019.

    Nous arbitrons ensemble avec Amaury en Ligue 1 depuis 2014. 

  • Philippe Jeanne : Comme bon nombre d’arbitres j’ai débuté en étant joueur dès l’âge de 6 ans. Après avoir évolué huit années au club de St Aubin du Médoc, j’ai rejoint le club de Saint Médard en Jalles jusqu’à mes 19 ans.
    En parallèle, en 1995, j’ai suivi la formation d’arbitre au District de Bordeaux. Après avoir été reçu à l’examen théorique et pratique, j’ai débuté officiellement en 1996.
    J’ai franchi les étapes une par une en tant qu’arbitre central jusqu’au niveau Régional. Puis j’ai eu l’opportunité d’intégrer la filière d’arbitre assistant.
    Après deux années à officier en CFA/CFA2, j’ai été admis dans la catégorie Arbitre Assistant Fédéral 3 (National) en 2007.
    Puis en 2009 j’ai intégré le groupe des Arbitres Assistants Fédéraux 2 (Ligue 2) Depuis 2011, je suis Arbitre Assistant Fédéral 1 (Ligue 1). Entre 2014 et 2017, j’ai vécu de très grands moments grâce à ma nomination en tant qu’Arbitre Assistant International. Depuis 2019, mon manager à la DTA, Christophe Capellei, m’a permis de franchir un nouveau palier grâce à ma nomination en tant qu’arbitre assistant. 

 

Une anecdote sur un match arbitré en Nouvelle-Aquitaine ?

  • AD : La finale de la Coupe des Landes Juniors 1996 opposait le FC Tarnos au Stade Montois à l’Argenté, et je me souviens que ma mère s’était assise sans le savoir au milieu des supporters qui, quelques minutes plus tard, goûteraient peu à mes décisions. Une première expérience difficile pour elle !
  • BJ : En 2009, le hasard des désignations nous avait déjà permis à Amaury et moi d’être désignés ensemble sur la finale de la Coupe d’Aquitaine 2009 à Arcachon où le stade montois s’était imposé. Il était alors inimaginable de nous retrouver ensemble à nouveau plus de 10 ans après pour une finale de Coupe de France au Stade de France.
  • PJ : Il y a maintenant tellement d’années que j’ai commencé l’arbitrage que je ne me souviens plus de toutes les anecdotes qui ont pu m’arriver au niveau Régional
    Plus que des anecdotes ce sont des souvenirs qui restent. On se rappelle toujours de son premier match.
    Le mien fut au Stade Brossolette à Pessac où je passe parfois, habitant non loin de ce stade. Chaque année j’officiais lors du Tournoi International des moins de 17 ans à Talence, un bon moment pour terminer la saison. Mon premier match des moins de 17 ans Nationaux au stade Alfred Daney « Girondins de Bordeaux / FC Nantes » avec d’un côté Patrick Battiston et de l’autre Serge Le Dizet sur le banc de touche, deux anciennes gloires de ces clubs, est également un souvenir mémorable.
    Les souvenirs se forment lors des bons comme lors des mauvais matches. Ce qui est sûr, c’est que je ne me suis jamais senti en insécurité sur ou en dehors des terrains du Département ou de la Région, ce qui a contribué grandement à ma réussite sportive.

 

Que représente pour vous le fait d’officier lors de la finale de la Coupe de France ? Un aboutissement ?

  • AD : La finale de la Coupe de France, représente une sorte d’aboutissement dans mon parcours d’arbitre. C’est une fierté en même temps qu’une grande responsabilité donnée par la Direction Technique de l’Arbitrage. C’est ma finale de Champion’s League en quelque sorte! Je respecte beaucoup son histoire, ses passions et son modèle «petits et gros » mélangés. Il faut dire qu’au cours de ma carrière, j’ai dû en arbitrer quasiment tous les tours, y compris les fameux 8èmes tours en Outre-Mer, en Martinique en ce qui me concerne. Je vais donc m’y préparer en équipe de la manière la plus professionnelle possible, en mélangeant sérieux et plaisir évidemment.
  • BJ : Cette finale représente le rêve que tout arbitre fédéral aimerait atteindre car c’est à mes yeux la plus belle des compétitions fédérales. Elle est le fruit d’un engagement et d’un travail importants pour cette passion depuis plus de 20 ans. C’est une fierté de pouvoir porter au premier plan les couleurs de l’arbitrage néo-aquitain, une marque de confiance de la part des instances fédérales et une récompense pour ma famille, mes formateurs et mes amis envers qui je suis profondément reconnaissant.
  • PJ : Officier lors de la finale de la Coupe de France, grâce à la confiance que la DTA/CFA m’accorde, est un honneur mais n’est pas un aboutissement car cela signifierait que je n’ai plus rien à prouver et que mes objectifs sportifs sont atteints. Or il y a encore tellement de beaux moments à vivre dans l’arbitrage de haut niveau que je considère que cette finale est un évènement qui « clôture » la saison 2019/2020, si particulière, et la bonne saison que j’ai effectué.
    Cet événement est bien sûr très particulier où chaque arbitre souhaite un jour, avoir l’opportunité d’officier.
    De plus, ce match a lieu dans un stade où l’on n’a pas l’habitude d’arbitrer. Fouler au moins une fois dans sa carrière la pelouse de ce stade mythique depuis 1998 est un rêve pour chacun d’entre nous. Cette désignation est une fierté et la joie peut être encore plus immense lorsqu’un tel évènement est réussi !

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