Un arbitre de Ligue 1 à Puymoyen !

Publié le 28/02/2024

Cette semaine ont lieu deux stages pré-candidat JAF (Jeune Arbitre Fédéral) et passerelle JAR (Jeune Arbitre Régional) au centre technique de Puymoyen. Ce mardi, les jeunes présents ont eu le plaisir de recevoir Nicolas Rodrigues, arbitre assistant qui officie en Ligue 1.

Originaire de Corrèze, arbitre central en Nationale pendant plusieurs années, puis arbitre assistant en Ligue 2, il est depuis cette année arbitre assistant de Ligue 1.

La journée a été découpée en deux parties, une première partie d’analyse vidéo sur la collaboration entre l’arbitre central et ses assistants mais aussi sur la règle du hors-jeu. L’après-midi a été consacrée à du travail d’endurance et de placement, sur le terrain synthétique du centre technique de Puymoyen.

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Quel était l’objectif de ta venue ici aujourd’hui ?

C’était surtout d’expliquer aux arbitres régionaux comment ils devaient appliquer les process lors de leurs matchs le week-end. Ce qu’on voit à la TV est différent de leur réalité, les arbitres ont des oreillettes, il y a un quatrième arbitre, il y a même l’arbitrage vidéo, ce qui leur permet de pouvoir collaborer plus facilement.

Au niveau régional, comme c’est le cas avec ces jeunes arbitres, ils ont besoin d’avoir des process et une méthodologie pour qu’ils puissent derrière prendre les bonnes décisions et faire en sorte qu’elles soient comprises de leur environnement.

L’objectif est-il atteint ?

J’espère ! J’ai essayé au maximum de me mettre dans leur situation, dans leur peau, pour pouvoir faire en sorte qu’avec les situations vidéo qu’ils ont vu ce matin, ils aient la capacité de pouvoir prendre des décisions mais sans les moyens de communication que nous on peut avoir au haut niveau.

Quel bilan peux-tu faire de ta journée avec les jeunes arbitres ?

Ce qu’il faut retenir de la matinée c’est qu’il y a beaucoup d’interprétation dans le football. Il y a ce que dit la loi, et il y a toujours une part interprétable. C’est ce que j’ai essayé de leur faire comprendre. C’est qu’à partir du moment où ils utilisent un article de la Loi pour se défendre par rapport à leur prise de décision, ils seront rarement contestés, ou alors plus facilement compris.

Quel a été ton parcours d’arbitre ?

J’ai commencé l’arbitrage à 14 ans. J’ai eu la chance de monter très rapidement dans les échelons de jeunes, j’ai rapidement arbitré en sénior. A 17 ans j’étais arbitre en R2 et j’ai été Jeune Arbitre de la Fédération (JAF). A l’issue de mes quatre années de JAF j’ai été présenté à la candidature F4, pour arbitrer en Nationale 2, j’avais 22 ans. J’ai été reçu et j’ai été arbitre central de N2 pendant six ans. Je ne suis jamais parvenu à franchir le cap de la N1 mais j’avais envie de goûter aux joies du monde professionnel donc j’ai pris le parti de prendre le drapeau. C’était une passerelle qui était existante pour les arbitres centraux de N2 pour passer en N1.

Je connaissais la joie du monde professionnel grâce à mes piges en tant que quatrième arbitre en Ligue 2, et voyant que je n’arrivais pas à monter au centre, j’ai pris le parti de prendre le drapeau. J’ai fait deux ans en Nationale, deux ans en Ligue 2 et là je découvre la Ligue 1 depuis cette année.

Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui ont participé à ces stages, s’ils ont la même ambition que toi ?

L’appétit vient en mangeant ! Moi j’étais un passionné de foot, je regardais la Ligue 1 et les championnats professionnels avec des étoiles dans les yeux. Donc si on a un rêve il faut y croire ! C’est rester modeste mais sans jamais faire disparaître ce qui nous anime et ce qui nous donne envie d’aller tout en haut. On peut avoir l’ambition, peut-être qu’on y arrivera ou peut-être qu’on n’y arrivera pas, mais en tout cas il faut se donner les moyens de réussir. Donc c’est de croire en ses rêves et d’avancer.

Ça veut dire quoi pour toi se donner les moyens ?

C’est travail, rigueur, sacrifice, parce que ça nécessite de ne pas être avec ses potes le week-end, de ne pas faire certaines soirées avec certains amis et de partir vers d’autres voies. Ça nécessite de faire des choix et de les assumer. Aujourd’hui pour moi ils ont été payant. Mais même si je n’avais pas réussi dans l’arbitrage, je pense que ce que l’arbitrage nous apporte, ça nous sert aussi dans la vie personnelle et professionnelle. Donc quoi qu’il en soit, ce sera une victoire. C’est facile de dire ça quand on est en Ligue 1 mais au-delà de ça, je vois tous les apports que ça a eu à titre personnel et professionnel. L’arbitrage m’a beaucoup apporté, par les connaissances, par les aptitudes, par la manière de réagir à des situations véhémentes, etc. J’étais un peu un sanguin quand j’étais gamin, finalement ça apprend à se canaliser, à communiquer, ça apprend plein de choses.

C’est vrai que quand on est exposé à leur jeune âge à être au milieu d’un terrain, d’avoir 22 acteurs à gérer, des bancs de touche, des dirigeants, des parents, etc. ça peut être très compliqué à vivre. Je le sais parce que je l’ai vécu. Ça ce sont des choses qui forgent le caractère et qui permettent d’avancer dans la vie de tous les jours.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Une longue vie en Ligue 1 !

 

Alors on lui souhaite une longue vie en Ligue 1 et à tous les jeunes présents aux stages, de poursuivre leurs rêves, sur et en dehors des terrains.

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