Zoom sur la 3e journée de R1 féminine

Publié le 09/10/2024

Ce week-end avait lieu la 3e journée de R1 Féminine. De larges victoires et des rencontres plus accrochées se sont déroulées sur les terrains de Nouvelle-Aquitaine. La LFNA était présente à l’un de ces matchs, qui a opposé l’ES Poitiers Trois Cités à l’ASJ Soyaux. 

Retour sur les matchs du week-end

Grâce à sa victoire à domicile 3-0 face au Gradignan FC, Bergerac Périgord FC conserve la tête du classement. Pour leur premier match de la saison, les girondines ont quant à elles infligé un sévère 13-0 à l’UES Montmorillon, lanterne rouge de la R1 Féminine à l’issue de ce week-end. 

Après leur victoire à domicile lors de la précédente journée, les filles du FCE Mérignac Arlac enchaîne avec une deuxième victoire consécutive, cette fois à l’extérieur. Une réussite avec un seul but d’écart face au FC Pau qui leur permet d’atteindre la troisième place du classement. 

L’ES Poitiers 3 Cités remportent à domicile leur match 5-0 face à une équipe de l’ASJ Soyaux en pleine reconstruction. Si la performance sur le terrain des poitevines a été maîtrisée, cette rencontre a également mis en lumière un élément central dans le développement du football féminin : la formation des jeunes filles. Que ce soit à Poitiers ou à Soyaux, les clubs misent sur la formation dès le plus jeune âge pour construire l’avenir de leurs équipes féminines et renforcer leur place dans le football régional.

Poitiers : un projet ambitieux basé sur la formation

L’ES Poitiers 3 Cités a clairement affiché ses ambitions cette saison, avec l’objectif de monter en D3. Toutefois, ce projet ne se limite pas à l’équipe première. Comme l’explique Simon Faye, président du club, la formation est au cœur de cette dynamique : « L‘objectif c’est de mettre les moyens d’aider les filles à franchir un palier, donc sur le projet, la vitrine, c’est la section féminine. » Avec des équipes féminines à tous les niveaux et une école de football qui accueille des joueuses dès les U6, le club entend structurer et pérenniser son projet.

L’innovation cette année réside dans la mise en place d’une école de foot mixte, qui permet aux filles de jouer avec les garçons. Étienne Lare, secrétaire général du club, explique cette démarche : « L’idée est de faire jouer ensemble filles et garçons dès le départ pour accroître à la fois le niveau de pratique des uns et des autres, mais aussi pour changer les regards que les garçons portent sur les filles. » Cette approche vise non seulement à améliorer les compétences techniques des jeunes filles, mais aussi à renforcer leur confiance en elles. Les premiers résultats sont encourageants : « Les enfants sont très contents », se réjouit Etienne Lare.

Une dynamique portée par l’environnement local

Le club de Poitiers bénéficie d’une richesse locale unique, comme le souligne Sedrick Ndzondo Ololo, entraîneur de l’équipe féminine : « Nous sommes dans une cité où il n’y a que le football comme sport. » Cette immersion dès le plus jeune âge avec les garçons est un véritable atout pour ces filles, qui gagnent en expérience et en confiance. 

Pour Sedrick Ndzondo Ololo, ce travail de longue haleine commence à porter ses fruits. « Aujourd’hui, on a un projet qui part depuis deux ans, où on reçoit des joueuses de très bon niveau, certaines internationales, mais aussi des filles formées dans notre bassin poitevin. » L’objectif est d’accompagner cette génération de jeunes filles dans leur progression, en les intégrant progressivement à l’équipe première pour viser la montée en D3.

Juliette Belsoeur, capitaine de l’équipe R1, témoigne de l’importance de cette formation précoce : « J‘ai grandi en jouant avec les garçons, et ça m’a permis d’évoluer plus rapidement, physiquement et techniquement. » Selon elle, cette expérience est un atout majeur pour les jeunes filles : « Jouer avec les garçons quand on est jeune, c’est sûr, ça aide beaucoup. »

Soyaux : une reconstruction axée sur la formation

Du côté de l’ASJ Soyaux, club historique du football féminin en Nouvelle-Aquitaine, la formation des jeunes est aussi un élément central, bien que le club soit actuellement en pleine phase de reconstruction. L’entraîneur Johann Dumais, arrivé cette saison, a rapidement compris l’importance de structurer les bases pour relancer le club : « Ce qui est important dans le développement des filles, c’est la cohésion. […] On est plus à construire ça qu’un projet de jeu pour le moment. »

Chloé Puntous joue sous les couleurs de l’ASJ Soyaux depuis 4 ans. En tant que capitaine de l’équipe, elle attend de ses coéquipières de former « une équipe qui lâche rien, des filles qui sont solidaires entre elles et qui donnent tout les unes pour les autres. »

Le club a lui aussi des équipes à tous les niveaux, y compris une équipe de U19 F national ainsi qu’une école de foot féminin. Cette volonté de former et d’accompagner les jeunes joueuses s’inscrit dans un projet à long terme, où l’expérience et la passion des éducateurs jouent un rôle essentiel.

Encourager les jeunes filles à se lancer

Si la formation est une priorité pour ces deux clubs, elle s’accompagne aussi d’un message fort à destination des jeunes filles qui hésitent à se lancer dans le football. À Poitiers comme à Soyaux, les clubs encouragent les filles à ne pas avoir peur de s’impliquer dans un sport encore trop souvent perçu comme masculin. Juliette Belsoeur se veut rassurante en précisant que pour une jeune fille souhaitant s’inscrire dans un club de foot : « Il ne faut pas qu’elle ait peur, il faut qu’elle ait confiance en elle et qu’elle donne tout parce que quand elle va tout donner, les garçons, ils vont vouloir absolument jouer avec elle ! »

Chloé Puntous, quant à elle, conseille aux jeunes filles : « Elle n’ont pas de question à se poser, faut qu’elles foncent ! ».

Le match entre l’ES Poitiers Trois Cités et l’ASJ Soyaux a montré bien plus qu’une opposition sur le terrain : il a mis en lumière deux clubs qui placent la formation des jeunes filles au cœur de leur projet. Que ce soit à Poitiers avec une école mixte innovante ou à Soyaux avec un travail de cohésion, ces clubs bâtissent l’avenir du football féminin en Nouvelle-Aquitaine. Grâce à des projets ambitieux et une dynamique de formation bien ancrée, ils permettent à de nombreuses jeunes filles de rêver grand et de s’épanouir dans ce sport qui leur ouvre de plus en plus de portes.

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